Imsouane, Maroc, destination surf

aloha imsouane !

Ou quand un petit village rural marocain devient en quelques années la nouvelle Mecque du surf.

Le meilleur du surf au Maroc

La plus longue vague d'Afrique

Agadir, 80 km de route destination Essaouira en passant par Taghazout, autre spot incontournable de la côte africaine. 

 

Vous voilà arrivés au petit hameau de pêcheurs, qu'il vous tarde de découvrir. Peu après la bifurcation depuis la nationale pour "Imsouane plage", à la sortie du village où vit la population locale - repérable par sa mosquée en rénovation sur votre droite, ne ratez pas la vue époustouflante  sur La Baie. Le spot pour lequel vous avez parcouru des milliers de kilomètres à la recherche de LA vague, magique au dire des campagnes publicitaires des surf camps. "Magic bay", telle qu'elle a été surnommée par ces derniers - quand la houle  est bonne, c'est quand même 800 m de surf!

Un bled, des Surf Spots

Spot 1. Check. Mettez vous à l'eau depuis le port ou, le chemin partant de l'hostel Tafoukt à marée basse. Sinon, direction "le bourg" d'Imsouane.

Au centre de la petite station balnéaire, en dépassant les surfs shops locaux *, vous arriverez en face du Reef, une belle gauche qu'on a plaisir à rider, surtout quand la houle décale ouest et, que le pic de la Baie manque de consistance. 

Une alternative aussi à celui de Cathédrale, dont vous apercevrez la pointe sur votre droite. Rejoignez le en quelques minutes de marche sur la route, puis descendez le sentier qui mène à la plage depuis le café Chez Momo, vous pourrez rejoindre la Point Break en quelques coups de rame depuis la partie nord de la plage. Les moins téméraires et expérimentés - ou tout simplement quand on a rien d'autre à se mettre sous la dent en période estivale - se contenteront des beachs breaks plus ou moins consistants qui viennent se fracasser au pied d' Imsouane Beach House - Chez Hafid.

 

 

Reef Point Surf Shop, Momo's Surfshop, Imsouane Surf Spirit, Mubarak Surf Shop, Surf Time Morocco. 

un trip authentique

paradis plage

En quelques minutes vous avez pu checker les trois principaux surf spots, sans autre moyen de transport, que vos petits pieds plus ou moins bien chaussés. L'occasion de réaliser que la Baie, est peut être l'une des plus plages du monde, si l'on s'en tient cette fois aux critères du magazine américain Forbes.

Plus sauvage, Cathédrale n'est pas en reste, ayez la curiosité de prolonger la randonnée en haut des dunes, vous ne serez pas déçus du spectacle grandeur nature des vagues se fracassant sur les falaises, surtout en période de grandes marées et fortes houles. Déambulez entre les rochers de l'ancien village de pêcheurs de Tazblast, peut être y dénicherez vous un poulpe ou autres coquillages et crustacés ; prenez un thé Chez Hafid, le seul endroit  pour bronzer lors de la pleine mer, vous y apprendrez bien plus sur l'histoire du village que dans tout surf camp !

Petit village de Pêcheurs

Imsouane, fort d'un héritage hippie aujourd'hui révolu à Taghazout ou Essaouira, avant de se transformer en la capitale bobo du surf marocain,  est avant tout un village de pêche. Et si les surfeurs avertis y affluent depuis bon nombre d'années, c'est aussi parce qu'ils apprécient le charme désuet  du marché aux poissons, riche de multiples variétés ; mais aussi celui des petites bicoques bucoliques où, historiquement, les locaux tiennent cafés, restaurants, épiceries ou magasins de locations de planches. Sans oublier ces maisons "à la grecque" datant de la première moitié du siècle dernier, qui s'égrènent le long du littoral.
Avant la construction des récents lotissements, ces exploitations étaient les seules constructions à Imsouane Plage, et représentaient le lieu de la production vivrière locale pour les familles résidant toutes à plusieurs kilomètres sur les hauteurs du village. Celle-ci fut autant basée sur la pêche traditionnelle et la conchyliculture, que l'agriculture, comme autant de moyens de subsistance. Ceci jusqu'à la construction du port à la fin des années 90 et, plus récemment, l'essor du tourisme.

Terres Berbères

Poissons, coquillages, crustacés ? Les locaux disposent-ils aujourd'hui d'autres moyens de subsistance ? Une bonne partie des hommes sont en effet pêcheurs. Et, traditionnellement, ce sont les femmes qui s’occupent des activités conchylicoles. Les coopératives de pêche et de conchyliculture sont les principaux employeurs existants et potentiels pour les villageois. Les femmes sont aussi responsables de la récolte et de la transformation du fruit de l'arganier, un arbre unique au monde ne poussant que dans cette région du Maroc. Le processus manuel est long et complexe, en résulte l'huile d'argan tant recherchée par l'industrie cosmétique. Beaucoup d'espoirs en terme d'emploi et d'émancipation féminine reposent donc sur l'essor des coopératives (agriculture, pêche, coquillages) et, la modernisation du port.

 

Les établissements touristiques, un impact positif pour les berbères ?

Aucun opérateur touristique à Imsouane n'embauche de locaux, à leur décharge 90% des jeunes ne peuvent accéder au lycée au village.

Ceux travaillant du tourisme en tant qu'entrepreneurs sont peu nombreux et peinent à déclarer leurs activités, ne disposant pas des capacités d'investissements pour s'établir sur les nouveaux lotissements, leurs surf shops, cafés, restaurants ou rares logements ont historiquement été construits sur un domaine aujourd'hui public (communal voire maritime). Face à la concurrence des surf camps, qui ne bénéficient nullement à leurs commerces (puisque "tout inclus"), c'est pourtant pour eux une nécessité d'être reconnus comme acteurs économiques.

Aloha Imsouane ? Toute nouvelle sur la carte du surf marocain, je te dis à peine bonjour et déjà au revoir, si, au détriment de l'économie locale, certains surexploitent tes plages ? En tous cas, ton charme et ton hospitalité berbères sont loin d'être éteints alors, comme on dit chez moi, Kenavo ar wech all, je t'aime mon joli petit bout de Maroc.

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